I/ Quelle définition officielle ?
Selon l’article Art. L. 111-6 de la loi du 2 mars 2022 : « aucun élève ou étudiant ne doit subir de faits de harcèlement résultant de propos ou comportements, commis au sein de l’établissement d’enseignement ou en marge de la vie scolaire ou universitaire et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de dégrader ses conditions d’apprentissage ».
Ces faits peuvent être constitutifs du délit de harcèlement scolaire prévu à l’article 222-33-2-3 du code pénal. C’est-à-dire que la loi n° 2022-299 du 2 mars 2022 visant à combattre le harcèlement scolaire a créé l’infraction d’harcèlement scolaire au sein du Code pénal.
L’article de loi prévoit également que : « Les établissements d’enseignement scolaire et supérieur publics et privés ainsi que le réseau des œuvres universitaires prennent les mesures appropriées visant à lutter contre le harcèlement dans le cadre scolaire et universitaire. Ces mesures visent notamment à prévenir l’apparition de situations de harcèlement, à favoriser leur détection par la communauté éducative afin d’y apporter une réponse rapide et coordonnée et à orienter les victimes, les témoins et les auteurs, le cas échéant, vers les services appropriés et les associations susceptibles de leur proposer un accompagnement.
« Une information sur les risques liés au harcèlement scolaire, notamment au cyberharcèlement, est délivrée chaque année aux élèves et parents d’élèves. » ;
Dans le milieu scolaire, le harcèlement peut être caractérisé lorsqu’un élève ou plusieurs élèves (un groupe) fait subir à un autre élève, de manière répétée, des propos ou des comportements agressifs, qu’ils aient été commis au sein de l’établissement scolaire ou alors à l’extérieur (ex : sur Internet, téléphone portable…ce qui constitue le cyberharcèlement).
- Messages injurieux répétés envers un autre : insultes, propos blessants qui nuisent à la réputation de l’autre
- Moqueries et humiliations répétées vis-à-vis d’un autre enfant qui n’a pas les mêmes goûts, le même look, les mêmes intérêts et qui se sent en décalage avec les autres
- Des menaces
- Des violences physiques comprenant coups, crachats, mèches et cheveux arrachés
- Le vol d’argent, de vêtements
- Le rejet d’un autre en l’excluant, l’isolant du groupe et en propageant des rumeurs à son encontre
Pour revêtir une qualification pénale, ces actes doivent impérativement avoir entraîné une dégradation des conditions de vie et d’apprentissage de la victime. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’anxiété, de repli sur soi, d’état dépressif, de baisse significative des résultats scolaires de l’élève ou encore de phobie scolaire.
II/ Témoignage de Fanny :
« Deux filles me harcèlent en faisant courir des rumeurs sur moi. Elles me bousculent régulièrement dans la file d’attente de la cantine, elles me provoquent jusqu’à me faire exploser volontairement en m’excluant et en m’isolant, en se moquant de moi devant les autres.
Ce harcèlement leur permet d’être populaires. Convoquées plusieurs fois chez la CPE, elles se sont senties renforcées dans leur pouvoir. Elles jubilent d’être dans le bureau de la CPE et de savoir que leur plan fonctionne et m’atteint. Elle se sentent plus fortes et « rebelles » ».
III/ Annasyo, pour une enfance protégée, c’est l’enfant au cœur du sujet, quels sont les impacts ?
Le harcèlement scolaire, peut conduire à du psychotraumatisme (cf podcast sur le sujet) se traduisant notamment par :
-des émotions négatives tels que : le dégoût, la honte, la tristesse
-des altérations négatives notamment sur la perception de soi
-de l’hypervigilance et des troubles alimentaires
-des reviviscences avec des flashbacks
-de l’évitement des personnes et lieux en rapport avec le trauma et pouvant donner lieu par la suite à de la phobie scolaire
et enfin d’autres pathologies comme des troubles de l’anxiété, de la dépression, de l’addiction…
IV/ En conclusion de cette thématique, que faire ?
Il est clé de prévoir un accompagnement pour le harcèlement scolaire qui touche 1 enfant sur 10.
Pour ce faire, vous pouvez prévoir :
1/ le soutien d’un proche (famille, amis…) à qui l’enfant / le jeune va pouvoir parler afin qu’il se sente soutenu
2/ prévenir la direction de l’école, du collège, lycée …qui doivent être formés et prendre en charge la situation et mettre en place le protocole phare. En cas de difficultés, bien que l’article de loi prévoie que l’école gère la situation entre auteurs et victimes, vous pouvez, le cas échéant, contacter l’académie.
3/ Il existe un numéro dédié au harcèlement : le 3018
-La première étape, est idéalement de tenter la résolution à l’amiable : il existe parfois au sein des établissements une personne en charge de la médiation pour tenter une procédure à l’amiable entre auteur (s) et victimes
-si aucune procédure à l’amiable ne peut être réalisée, un dépôt de plainte est possible mais il nécessite de bien préparer son dossier et pour se faire de consulter un avocat au préalable
-enfin, étant donné qu’il y a dégradation des conditions de vie de l’enfant victime, il convient de mettre en place un suivi thérapeutique centré sur le trauma en individuel et mieux encore, en thérapie familiale. Pourquoi ? Parce que la situation peut représenter un choc pour toute la famille. Un parent apaisé, c’est aussi un parent qui va pouvoir apporter soutien et sécurité à son enfant.
Enfin, l’aide thérapeutique, propre à l’enfant est importante pour qu’il ait aussi un soutien externe objectif et pour lui permettre de soigner le trauma issu du harcèlement et autres pathologies associées comme le trouble de l’anxiété, la phobie scolaire, la dépression ou encore l’addiction.
A bientôt !
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