Aujourd’hui nous allons aborder une nouvelle thématique : techniques communication du PN
Le Pervers narcissique utilise des modes de communication bien précis.
Pourquoi aborder les modes de communication du PN ? Pour deux raisons. Non seulement, il dispose d’un système de communication récurrent, qui mérite donc que l’on s’y intéresse pour comprendre comment cela fonctionne mais en plus,
comme évoqué dans le précédent article, la parole, c’est son arme principale.
Le PN est ce bonimenteur, qui avance masqué et qui a l’art du discours. Vue de l’extérieur, le PN est un charmant séducteur, qui la main posée sur le cœur, à coup de grande morale, fera tout pour vous convaincre qu’il détient la vérité et qu’il ne veut que votre bien. Vu de l’intérieur, à l’abri du regard, c’est tout autre chose. Sa parole est au service de ses deux moteurs : l’emprise et la toute-puissance.
Par conséquent, au-delà de la parole,
Quelles sont donc les techniques de communication utilisées par le pervers narcissique ?
Quelles sont les caractéristiques de son discours spécifiquement vis à vis de ses enfants ?
Enfin pour une enfance protégée, quelles sont les solutions tant pour les parents que les enfants victimes ?
En toile de fond, le système de communication du PN est un système récurrent, sur fond d’égocentrisme et de misanthropie, qui comprend
-l’inversion
-la projection (il projette sur l’autre ce qu’il est)
-le double jeu : le PN prône le bien mais agit en sens contraire
-l’invention de faux problèmes régulièrement pour mieux se poser en victime ensuite
Son discours est rodé et basé sur deux points :
- le mensonge & la mauvaise foi d’une part
- la destruction morale de sa victime d’autres parts,
Aujourd’hui je vous propose d’aborder la première partie : communication insidieuse basée sur le mensonge, la mauvaise foi et l’ambiguité.
I/ Mensonge, mauvaise foi et ambiguité : Communication insidieuse
-Le mensonge est en effet au cœur de son discours. Le PN use et abuse du mensonge. Comment ?
- Ce bonimenteur a une réelle capacité à aveugler son interlocuteur, en se présentant sous un jour merveilleux. Ayant un sens de la psychologie extraordinaire, il sait avoir les propos adéquats face à son interlocuteur qui n’y verra que du feu. Image qui illustre bien ce propos : Moogli et le serpent.
- La vérité, c’est lui qui la détient, cela n’est pas discutable. Avec lui ,« C’est celui qui dit, qui y est ! ». Et pour ce faire, il ne prend, la plupart du temps qu’un bout de la réalité pour l’ériger en vérité. Il utilise aussi le principe de l’induction : c’est à dire qu’il prend un exemple et l’érige en vérité.
- Lorsqu’il a des demandes à faire, il invoque de fausses raisons pour les déguiser.
- Autre technique à évoquer, régulièrement, il prêche le faux pour savoir le vrai afin de garder un contrôle sur la situation
- Enfin, il manie en permanence l’ambiguité.
-Ses réponses sont toujours floues de sorte que sa victime est perdue.
-De même, il aligne des arguments parfois sans aucun rapport pour embrouiller l’échange, au point que son interlocuteur finit par ne plus savoir quel était le sujet de discussion. Il n’est pas facile de discerner le vrai du faux dans son discours.
-A une demande claire, nécessitant une réponse par un simple oui ou non, il n’y a pas de réponse claire possible mais souvent un double discours où il dit tout et son contraire afin de laisser la victime dans une parfaite confusion. On peut aussi parler ici d’injonction paradoxale : cela consiste à donner deux consignes opposées dans un même discours ou bien à avoir deux messages opposés : un message verbal qui dit quelque chose et un message non verbal qui véhicule tout le contraire.
Le pervers narcissique se complait dans l’ambiguité. Il pratique de manière volontaire la confusion au point que la victime accepte de faire des choses qu’elle n’aurait pas fait en temps normal.
II/ Qu’en est-il vis à vis de ses enfants ? Les techniques de communication sont exactement les mêmes.
Le PN se positionne toujours, aux yeux de l’extérieur, comme parent parfaitement responsable oeuvrant « dans l’intérêt de son enfant ». Ses actes prouvent, la plupart du temps, le contraire voire l’absence de considération des besoins de l’enfant.
Exemple-Fausses raisons : Paul est invité à un anniversaire. Il est en garde alterné, c’est la semaine de son père et en temps normal il n’y a aucun contact possible avec sa mère car c’est « MA SEMAINE » lui dit son père régulièrement. Mais là, son père refuse de l’y conduire, ne voulant pas être dérangé. Le père demande donc à Paul de contacter à sa mère afin qu’elle vienne le récupérer pour le conduire à l’anniversaire, prétextant à ce moment- là un problème de pneu. Le lendemain, il n’est plus question de pneu et la voiture fonctionne parfaitement…
Mensonge-vérité travestie : Manon, 13 ans, a besoin d’internet pour faire ses devoirs, comme tout enfant de cet âge-là pour travailler, faire des recherches etc. A la maison, il y a du wifi mais via une clé. Sa mère lui accorde selon l’envie et l’humeur du moment et sous certaines conditions : pour une durée limitée à 10 minutes, en tout dans le week-end et sur son ordinateur à elle. Elle refuse de donner ses codes et lors de l’utilisation elle reste à côté pour contrôler les faits et gestes de Manon, tout en lui mettant la pression du temps « il reste 5 minutes »…. Manon fait part de sa difficulté et évoque l’absence d’accès au wifi chez sa mère. Sans aucune culpabilité, la mère PN brandira une facture d’abonnement Wifi et démontrera qu’elle dispose bien du wifi, preuve factuelle et que Manon ment. (principe de l’induction)
Conclusion sur ce point : à défaut de donner des réponses claires et par l’utilisation récurrente du mensonge, le parent PN se plaît à constamment créer des conflits artificiels qui bien évidemment nuisent aux besoins de l’enfant.
Dernier Exemple : la confusion. C’est l’heure des vacances. Lucie et Gabin partent, pour plusieurs jours, avec leur père. De ce fait, ils ont l’injonction, de préparer leur valise immédiatement. En toute logique, Lucie et Gabin demandent en retour où ils partent, ayant envie et besoin de savoir ce qu’ils vont faire pendant les vacances. A ce moment-là, ils se verront répondre tout et son contraire : peut-être que l’on va partir en Espagne ou peut-être sur la Côte d’Azur qui sait, avec un grand sourire. Lucie et Gabin insistent pour savoir et là nouvelle réponse : nous avons de la famille qui arrive ici plus tard dans la soirée. Etc… sans avoir à aucun moment une réponse claire qui permette de le rassurer.
En conclusion, les techniques de communication du parent PN vis à vis de son enfant sont les mêmes. Par le mensonge, la mauvaise foi et l’ambiguïté, il va se livrer au jeu du chat avec la souris avec ses enfants. Il s’agit d’une maltraitance bien qu’insidieuse, care elle nie les besoins de l’enfant.
Quelles sont les solutions ? Quelques premières pistes :
-Prendre de la distance et du recul
-Détecter ce qui est de l’ordre du vrai ou du faux dans le discours
-Discuter et partager avec une personne de confiance