Suite au podcast et article sur le stress, découvrez l’impact du stress sur l’organisme, avec les Neurosciences.
Comme abordé dans un précédent podcast, le stress est une réaction adaptative pour lutter contre un changement, afin de ramener l’équilibre. Cet équilibre est aussi appelé l’homéostasie.
La source du stress peut être d’ordre physique ou psychologique. Tout facteur physique ou psychologique perturbe l’homéostasie et entraîne ainsi une réponse au stress.
Lorsqu’il y a stress, nous avons donc tous des réactions. Ces réactions comprennent à la fois des changements physiologiques mais aussi comportementaux. Mais celles-ci peuvent différer selon les personnes. Certains sauront s’y habituer et donc relativiser. D’autres y résisteront. Et d’autres encore y seront sensibles, susceptibles. Il existe donc une vulnérabilité propre à chacun face au stress.
I/ Quelles sont les réactions comportementales au stress ?
Nous avons déjà évoqué le syndrome général d’adaptation et le fait que face à un événement stressant, nous pouvons avoir 3 types de réactions : le fight (le combat), le fly (la fuite) et le freeze; c’est à dire le figement, le fait de ne plus bouger (exemple du cas d’une agression). Et il n’y a pas de culpabilité à avoir : ce sont des réactions automatiques qui s’activent par notre système nerveux.
II/ Quelles sont les réponses physiologiques au stress et le fonctionnement dans notre cerveau?
Les neurosciences nous apportent des réponses :
A/ Stress et cerveau : lorsqu’il y a un agent stresseur, celui-ci va activer des zones dans le cerveau :
- Le système limbique comprenant notamment l’amygdale et l’hippocampe.
-L’amygdale est le siège des émotions dans le cerveau. Lorsqu’elle est activée, elle déclenche les émotions de peur et de stress notamment.
-L’hippocampe est le siège de la mémoire explicite, c’est à dire la mémoire qui fait intervenir la conscience (à la différence de la mémoire implicite). Le stress peut altérer la capacité de mémoriser.
- L’hypothalamus
-L’hypothalamus a un rôle notamment dans les fonctions de boire, manger, se reproduire, se défendre. Mais il a également un rôle dans le déclenchement d’hormones du stress.
B/ Stress et hormones :
Lors d’un événement stressant, trois hormones du stress sont principalement secrétées : le cortisol l’adrénaline et la noradrénaline. Ces trois hormones permettent l’adaptation. Elles jouent un rôle de chef d’orchestre dans notre organisme et dans notre cerveau.
1/ Face à un événement stressant, le système va tout d’abord se mettre en phase d’alarme.
L’événement stressant va activer l’hypothalamus dans le cerveau, qui va activer le système nerveux dit « sympathique » et ainsi permettre la sécrétion de trois hormones du stress : l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol. Adrénaline et Noradrénaline contribuent notamment à l’éveil, à la vigilance, à l’attention. Elles sont secrétée par le biais des glandes surrénales qui se situent au-dessus des reins. Une fois le stress disparu, l’adrénaline et la noradrénaline reviendront rapidement à l’état normal tandis que le cortisol, qui a une libération plus lente, continuera à augmenter et ne reviendra à la normale plus longtemps après.
Dans cette étape de phase d’alarme, vous pouvez alors constater des effets au niveau du corps, tels que l’augmentation du rythme cardiaque, de la respiration, de la transpiration, du débit sanguin…Les organes impliqués dans la défense sont ici l’appareil cardio vasculaire, les poumons, le foie et les muscles.
2/ Lorsque le stress passe en phase de résistance, le cortisol continue à être sécrété.
Fonctionnement ? L’hypothalamus, dans le cerveau- un tissu nerveux constitué de neurones- va secréter des hormones du stress, en passant par l’hypophyse qui va activer à son tour la glande corticosurrénale, au niveau des reins. Cette dernière va produire du cortisol. En cas de stress, le niveau de cortisol augmente. Le cortisol permet de rester en état d’alerte, de maintenir la vigilance il est aussi responsable de la production de glucose dans le foie pour disposer d’énergie et enfin responsable de l’inhibition de notre système immunitaire (donc d’un système immunitaire affaibli).
L’organisme étant bien constitué, il va réguler ce système. Le cortisol, un peu plus tôt secrété, va alors envoyer, à son tour, des informations à l’hypothalamus, dans le cerveau, qui lui-même, va rétablir l’équilibre de tout le système.
3/ Lors de la phase d’épuisement, où le stress est dit chronique, les capacités énergétiques de notre organisme s’épuisent.
Il va y avoir une dérégulation de nos systèmes neuronaux et endocriniens. Toutes les cellules de l’organisme continuent à recevoir les hormones du stress et ce, au niveau du foie, des os, et du cerveau. Cela va créer un affaiblissement de l’organisme et ainsi favoriser l’apparition de pathologies.
C’est, en effet, lorsque l’exposition à un facteur de stress est perçue comme intense, répétitive (en phase de stress aigu) ou prolongé (en phase de stress chronique) que la réponse au stress devient inadaptée et préjudiciable à la physiologie créant ainsi l’apparition de pathologies.
Ces pathologies peuvent être d’ordre :
*somatiques :
-migraines, maux de ventre, troubles du sommeil, à court terme
-troubles respiratoires (asthme), hypertension, diabète, obésité, à moyen terme
-maladies pulmonaires, maladies cardiovasculaires, cancers, à plus long terme…
*psychiques : indifférence, introversion, passivité, résignation ou encore sidération, dépression, anorexie mentale, trouble anxieux
*trouble du comportement socio-professionnels : irritabilité, risque d’accident accru
Pour une enfance protégée, c’est l’enfant au coeur du sujet, les mécanismes cités sont les mêmes pour les enfants. Il me semblait important d’aborder ces mécanismes car savoir permet de faire de la prévention mais aussi d’aller vers le chemin de la guérison.
En conclusion sur le stress : Nous pouvons voir que ce qui est important, c’est certes le stimuli, c’est à dire l’événement stressant. Il peut être d’ordre personnel, professionnel ou social. Il peut aussi être d’ordre physique ou psychologique. Mais au delà, c’est aussi la réaction de la personne face à ce stress, c’est à dire la réaction du cerveau et plus globalement du corps dans son ensemble qui sont importants.
Comme évoqué, la réponse au stress relève d’une interaction complexe de mécanismes nerveux, endocriniens et immunitaires qui s’enclenchent automatiquement.
Le cerveau est à l’origine du déclenchement de nos réactions et de tout notre système pour faire face à ce stress. Il impacte nos sensations corporelles, nos émotions de stress plus ou moins fortes et enfin nos comportements qui peuvent être adaptés ou inadaptés face au stress.
Il est donc essentiel de pouvoir réguler l’ensemble de notre organisme, cerveau et système nerveux afin de retrouver l’équilibre. Nous en parlerons dans un podcast/article spécifique.
Merci au Professeur René Garcia pour son aide sur le sujet
Le Professeur Garcia est professeur et chercheur, responsable du DU Psychotraumatologie, du DU Suicidologie et Directeur du Département des Sciences de la Vie, à l’Université Côte d’Azur.
A bientôt pour la suite ! N’hésitez pas à prendre contact pour toute question :