I/ Définition :
La maltraitance est définie selon l’article 23 de la loi du 7 février 2022 : comme toute personne en situation de vulnérabilité lorsqu’ un geste, une parole, une action ou un défaut d’action compromet ou porte atteinte à son développement, à ses droits, à ses besoins fondamentaux et/ou à sa santé et que cette atteinte intervient dans une relation de confiance, de dépendance, de soin ou d’accompagnement.
Les situations de maltraitance peuvent être ponctuelles ou durables, intentionnelles ou non. Leur origine peut être individuelle, collective ou institutionnelle. Les violences et les négligences peuvent revêtir souvent des formes multiples et associées au sein de ces situations.
La maltraitance est une définition générale. Elle englobe les violences physiques, les violences sexuelles, les violences psychologiques, le harcèlement moral et encore la négligence.
II/ Témoignage de Manon
Lorsque Manon (prénom modifié) est chez son père, elle passe parfois des journées dans le silence. Il ne lui adresse pas la parole, ni bonjour ni au revoir. Il est pourtant à côté dans la même pièce, télé à fond. Après des jours de silence total, il y a tout d’un coup une phase d’apaisement, ça va mieux. Là, elle entend alors son père dire et répéter : « c’est bien chez papa, hein c’est bien chez papa » et « tu es contente d’être là ». Et si Manon répond que non, parce qu’elle ne veut plus y aller, il y a alors les cris, les insultes, les menaces de son père « je ne voudrais plus jamais te voir », « je ne t’aimerais plus » et les mots répétés encore et encore « tu n’es pas ma fille », « tu es une manipulatrice », « tu es folle ».
C’est l’heure du repas. Il y a des vers dans la nourriture qui est restée dans le placard, il l’oblige à manger et la prive de repas tant que son assiette n’est pas terminée.
Lorsque Manon se couche le soir, il y a du bruit dans la maison, comme si c’était fait exprès. Manon dort mal et fait des cauchemars.
Lorsque Manon fait ses devoirs, son père lui tourne autour pour la surveiller, il contrôle ce qu’elle fait, fait du bruit tout autour, l’empêche alors de se concentrer et de travailler, l’empêche aussi d’accéder à internet pour faire un exposé demandé par l’école, car il dit que ça coûte cher internet, tout en lui reprochant de ne pas s’appliquer à ses devoirs. Quand il fait tout cela, il sourit en même temps. Et Manon ne comprend pas ce qu’il se passe.
Parfois Manon s’énerve et ne veut pas obéir. Elle revient parfois avec des marques d’hématomes sur le corps. Et il lui dit que c’est elle qui s’est fait les bleus au sport.
Lorsque Manon parle à la police, son père est là et dit qu’elle dit n’importe quoi et que c’est sa mère qui la manipule. La police dit alors à Manon qu’il ne faut pas mentir. Lorsque Manon dit à la juge qu’elle ne veut plus aller chez son père, la juge lui demande si elle aime son père et lui dit qu’un enfant a besoin de son père et de sa mère. Elle décide de la mettre en résidence alternée. Un jour Manon rencontre un expert psychiatrique. Il lui dit qu’il ne comprend pas pourquoi elle ne veut plus aller chez son père. Il lui redemande plusieurs fois la même chose, il dit qu’il ne comprend toujours pas. Elle répète toujours la même chose, elle est fatiguée et entend finalement que ce n’est pas normal et qu’un enfant doit voir son père et sa mère.
III/ Annasyo, pour une enfance protégée, c’est l’enfant au cœur du sujet. Quels sont les impacts ?
Manon souffre souvent de maux de tête et de ventre. Elle somatise
Elle souffre de trouble de stress-postraumatique qui se manifeste par :
*l’évitement. L’évitement est un symptôme du psychotrauma. Cela consiste à vouloir éviter tout ce qui rappelle un événement douloureux. Manon ne veut plus aller chez son père
*les reviviscences par les cauchemars et elle a peur de dormir seule la nuit
*les émotions négatives : la tristesse, la colère et la douleur
En conséquences, Manon est impactée à court terme et peut être impactée à plus long terme dans son développement. Et je vous renvoie sur le podcast du psychotrauma de l’enfant.
IV. En conclusion, de cette thématique sur la maltraitance, que faire ?
Ici je vous invite en tant que parent protecteur à 3 actions possibles
1/ Prendre une aide juridique, avec un avocat spécialisé sur ces sujets des violences
2/ Prévoir une aide thérapeutique, centrée, sur le psychotrauma pour vous sentir solide et pouvoir bien accompagner votre enfant
3/ Prévoir une aide thérapeutique également pour votre enfant. Car comme nous l’avons vu, il est impacté dans son développement.
Je vous donne rendez-vous pour la suite, dans le prochain podcast où nous aborderons les violences psychologiques.
A bientôt ! N’hésitez pas à prendre contact si vous avez des questions :