Dans cette nouvelle série découvrez des articles et podcasts sur le stress et le trauma.
Pourquoi ? Savoir permet de faire de la prévention et ensuite d’aller sur le chemin de la guérison.
Nous avons abordé les notions de stress car à l’origine du trauma, il y a le stress.
Aujourd’hui découvrez une nouvelle thématique : qu’est-ce que le psychotraumatisme ?
I. Que signifie le psychotraumatisme ?
Il s’agit d’un trouble psychique développé par certaines personnes après avoir vécu ou après avoir été témoin d’un événement menaçant (attaque personnelle ou de masse, une agression psychologique, physique ou sexuelle catastrophe naturelle, guerre, un accident …) lors duquel la personne s’est sentie menacée pour sa vie et ou son intégrité physique et psychique.
Dans sa définition,
A/ Il y a le mot trauma = qui vient du grec et signifie une « blessure » . Il s’agit d’une blessure émotionnelle profonde observée chez des personnes ayant échappé de peu à la mort.
C’est l’intégration, dans le cerveau, d’une menace externe contrairement au stress qui exerce une compression sur notre organisme.
Par exemple, un enfant qui aura subi des violences aura intégré ce trauma, cette blessure dans son cerveau.
Dans le trauma, il y a la notion de corps étranger intrapsychique qui fait effraction dans notre barrière protectrice /dans nos défenses internes, dans le cerveau. Il y a, en effet, effraction, irruption dans le psychisme de l’image traumatique. Et cette effraction entraîne de l’effroi, bouleverse l’équilibre émotionnel, physique et cognitif d’une personne . Car la personne va alors vivre le trauma au présent de manière répétée, ce qui crée une rupture dans la continuité. Elle se retrouvera également débordée dans ses défenses.
La présence permanente de l’image traumatique et les troubles psychiques causés par ce « corps étranger interne »(Freud, 1895) vont persister et occasionner des perturbations dans le fonctionnement de l’appareil psychique et créer un débordement de ses défenses.
B/ Le psychotraumatisme, c’est donc
-la confrontation directe ou indirecte et inimaginable avec le réel de la mort de soi, de l’alter égo,
en tant que victime directe, témoin ou proche selon la définition des manuels internationaux (DSM V).
-Cette confrontation est vécue dans l’effroi, l’impuissance et l’horreur qui ne laisse pas le temps d’avoir peur. Il y a donc arrêt sur image avec absence d’affect, absence de mot, absence de pensée et absence de représentation de l’inconscient. D’où la difficulté de mise en mot de ce qui s’est passé.
-Néanmoins il en reste une perception et une sensation ; une perception sensorielle (odeur, bruit …)
A l’origine du psychotraumatisme, il y a tout d’abord un événement traumatique.
II/ Pour aller plus loin et comprendre le psychotraumatisme :
A/ A l’origine, il y a un événement qui peut être traumatique :
Cet événement est perçu comme
- n’ayant pas de sens
- émotionnellement choquant
- faisant peur
- bouleversant tout l’équilibre de la personne : son équilibre émotionnel, physique et cognitif.
Les psychotraumatisés sont des êtres bouleversés, au sens strict du mot, des victimes d’un événement bouleversant.
Quels sont les types d’événements ?
Parmi ces événements, il y a :
A. Les événements de type catastrophes naturelles, accidents (domestiques, routiers, de travail)
B. Evénements intentionnels : violences psychologiques, physiques, sexuelles, agressions, guerres et attentats
B/ Ces événements entraînent une diversité de psychotraumatismes :
*Psychotraumatismes affichés comme les traumatismes physiques, les agressions techniques, naturelles ou humaines…Et l’on retrouve ici tout ce qui relève des violences intra-familiales notamment physiques ou sexuelles
*Psychotraumatismes cachés : situations de Burn out, de harcèlement…Et l’on retrouve ici les violences psychologiques
C/ L’événement traumatique, jugé « exceptionnel » de par sa violence, entraîne 4 réactions possibles : l’agitation, la fuite panique, la sidération et l’activité automate.
Prenons des exemples :
- L’agitation très forte . La victime suite à une agression éprouve du désarroi, colère, sentiment d’angoisses intenses.
- La fuite panique sans choix logique. La victime suite à une agression fuit n’importe où
- La sidération : c’est à dire le figement, la paralysie de toutes les fonctions psychiques :la victime, suite à une agression est dans l’impossibilité de parler, penser, bouger…
- L’activité automate. La victime agit automatiquement sans penser avec gestes mécaniques stéréotypés. Par exemple, ce serait de reprendre son quotidien comme si de rien n’était suite à une agression.
D/ Des troubles et des symptômes peuvent apparaître
Suite à traumatisme, des troubles immédiats peuvent apparaître. De 3 jours à 1 mois, on parle alors de troubles de stress aigu.
Au delà d’un mois, on parle de trouble de stress post traumatique.
Aujourd’hui nous aborderons le trouble de stress aigu. Il fait suite immédiatement à l’événement traumatique :
Il comprend les 9 symptômes suivants :
- troubles dissociatifs :
Initialement un état «d’hébétude», de figement/ sidération
caractérisé par des symptômes dissociatifs avec altération de la perception de la réalité, de son environnement ou de soi même
- un rétrécissement du champ de la conscience et de l’attention
- une impossibilité d’intégrer les stimuli
- une désorientation, déréalisation, dépersonnalisation
- un temps vécu au ralenti
- souvenirs répétitifs , rêves répétitifs qui engendre une détresse
- reviviscences : c’est le fait de revivre la situation traumatique et donc d’éprouver une détresse face à tout ce qui peut rappeler l’événement traumatique
- évitement de ce qui peut rappeler le trauma
- incapacité à éprouver des émotions positives
- amnésie partielle du trauma
- comportement irritable et une hypervigilance avec symptômes d’anxiété, panique, manifestations hystériques, phobies (tachycardie, transpiration, bouffées de chaleur)
- difficultés de concentration
- réactions de sursaut exagérées
Les symptômes varient ; à l’état «d’hébétude» initial peuvent succéder des symptômes dépressifs ou anxieux, une crise de colère, un sentiment de désespoir, une hyperactivité ou un repli sur soi.
En conclusion :
Dans le psychotraumatisme, il y a effraction dans le psychisme de la personne contrairement au stress où il y a une pression sur le psychisme de la personne. Dans le psychotraumatisme, étant donné le choc, la violence et l’effet soudain de l’événement, il n’y a pas d’intégration ni d’appropriation de ce qui se passe par la personne. La victime n’a pas le temps de réaliser les choses et cela crée un effroi. De ce fait, elle reste «coincée » dans le traumatisme, c’est à dire qu’elle continue à le vivre au présent. Et il est impossible à la victime de narrer l’événement subi, si ce n’est des stimuli sensoriels tels que une odeur, un bruit… étant donné qu’elle demeure incapable de l’assumer.
La victime vit une expérience qui la modifie en profondeur, de sorte qu’elle ne sera plus la même, après l’avoir traversée.
Pour une enfance protégée, c’est l’enfant au coeur du sujet. Le psychotraumatisme touche également les enfants et ce depuis tout petit soit parce qu’il est lui-même victime ou même en étant simplement témoin. Le psychotrauma est aussi transgénérationnel et ce sur 3 générations. Les enfants sont donc également impactés.
De 3 jours à un mois, on parle de trouble de stress aigu. Au delà d’un mois, le stress aigü devient le Trouble de Stress Post Traumatique. Et le TSPT concerne également les enfants. Je vous donne rendez-vous dans le prochain podcast pour en parler.
A bientôt !
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