A l’origine du trauma, il y a le stress. En effet, le premier manuel des troubles mentaux, appelé DSM édité en 1952, parle de « réaction massive de stress » plutôt que de trauma.
I/ Qu’est-ce donc que le stress ?
Dans stress il y a le mot stringere : écraser, presser, raidir. Ou encore stress de l’anglais « Strain » qui signifie « force, effort, tension, travail ». C’est donc sur le plan physique une force qui agit sur une surface et ainsi crée une déformation.
Selon Hans Seyle, le stress se définit comme une réaction de l’organisme face aux modifications, aux exigences, aux contraintes ou menaces de son environnement en vue de s’y adapter. C’est donc une réponse non spécifique de l’organisme à des stimuli externes mais également internes.
Le stress peut être d’ordre personnel ou professionnel et survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.
II/ Comment fonctionne-t-il ?
Face à une agression, une menace ou une situation imprévue, notre organisme se met en réaction globale d’alarme. C’est-à-dire qu’il se mobilise en vue de se défendre.
Le stress est donc utile. Il s’agit d’une réaction normale. Car il nous permet de concentrer notre attention, de mobiliser nos capacités et de nous pousser à l’action.
Un exemple : vous avez un rendez-vous important ou votre enfant passe un concours… Sur un temps donné, l’organisme va mettre en place tout ce qu’il faut pour répondre à cet événement.
Concrètement cela comprend une réaction psychologique, une réponse émotionnelle et les conditions pour se défendre.
Évoquons aussi le syndrome général d’adaptation. Le syndrome signifie que les réponses de notre organisme induites sont coordonnées et partiellement interdépendantes. Général : les réponses sont produites par des agents internes qui ont un effet sur une large partie de notre organisme. Et l’adaptation, c’est ce qui stimule nos défenses.
Il existe différentes phases dans le syndrome général d’adaptation et donc différentes réactions au stress et différents symptômes
- La première phase : est la phase d’alarme. C’est la phase du bon stress qui va mobiliser les ressources et déclencher l’énergie pour apporter une réponse à un événement positif ou négatif. Les réponses sont de deux types : fight ou fly c’est-à-dire : le combat ou la fuite
Concrètement, face à une événement externe d’ordre personnel ou d’ordre professionnel vous pouvez réagir par :
- Le combat : vous faites face à la menace en la combattant.
- Le fly : face à la menace vous prenez la fuite.
- Vient une seconde phase : la phase résistance : elle fait suite à la réaction d’alarme, quand l’exposition à l’agent stresseur persiste. Le stress est ici répété et l’organisme va alors puiser dans ses réserves d’énergie. Dans cette phase, vous commencez à vous sentir au bout du rouleau, sous pression, fatigué. Vous pouvez éprouver de l’anxiété et tomber malade.
- Dernière phase : la phase d’épuisement. Ici le stress est dit chronique. Il y a un excès de sécrétion hormonale qui provoque un épuisement physique et corporel. C’est l’épuisement des capacités énergétiques de l’organisme. Les besoins énergétiques du corps dépassent sa capacité de production. Les symptômes associés au stress chronique peuvent être l’insomnie, la difficulté à se concentrer, à mémoriser, les changements d’humeur. L’organisme étant affaiblit, il est possible de développer des pathologies d’ordre somatique (maladies cardio-vasculaires, troubles gastroentériques, diabète, obésité…), des pathologies psychiques : indifférence, introversion, résignation, dépression, troubles anxieux…et enfin des troubles du comportement socio-professionnels comme l’irritabilité…
En conclusion, quand on parle de stress, on peut également évoquer le bon stress : « eutresse » et le mauvais stress « distress ».
III/ Les réponses au stress sont-elles choisies ?
Elles sont utiles mais pas choisies. Au contraire, elles sont automatiques et propres à chacun.
Elles vont dépendre de 5 filtres précis, selon Holmes et Rahé :
1/ 1er filtre : la façon dont chacun va percevoir les événements. Ici l’idée est que selon l’expérience acquise de la vie et les supports émotionnels, sociaux, spirituels, culturels et intellectuels de la personne, le stress sera vécu différemment pour chacun. Concrètement un enfant ne réagira pas de la même manière qu’un adulte face à un événement stressant. Il a une expérience de vie en général moindre que les adultes mais s’il bénéficie d’un soutien important, il saura mieux y faire face.
2/ 2ème filtre : La personnalité de la personne : le stress sera vécu différemment selon les défenses psychologiques de la personne (le déni et le refus d’admettre la réalité observable ou à l’inverse l’acceptation de faire face)
3/ 3ème filtre Les réponses neurobiologiques et immunitaires de la personne. Le stress va passer à travers ce filtre qui détermine un degré de vulnérabilité de la personne. Selon, ce degré de vulnérabilité, les réponses émotionnelles et corporelles de la personne seront différentes. Nous y reviendrons dans un prochain podcast.
4/ 4ème filtre : Le coping : vient du mot anglais cope : faire face. C’est la capacité propre de chacun d’y faire face. Ce sont les efforts cognitifs (la pensée) et comportementaux de la personne pour aménager c’est-à-dire réduire, minimiser, contrôler, dominer ou tolérer les événements.
5/ 5ème filtre : la disponibilité médicale de la personne. C’est l’attitude de l’individu face à la maladie et sa capacité à obtenir des soins.
IV. Pour une Enfance Protégée, c’est l’enfant au cœur du sujet, comment les protéger du stress ?
- Un premier pas c’est déjà d’être une ressource pour eux : être à leur écoute
- D’être aussi attentif à leurs symptômes : ex si un enfant constamment malade, ne pas hésiter à le faire suivre. De même pour vous, n’hésitez pas à prendre un temps pour observer des symptômes corporels comme : les maux de tête, le mal de dos, la respiration bloquée…
- Enfin plus globalement, il est question de leur apporter sécurité et soutien face aux événements de la vie, d’être une ressource pour eux afin de les aider à gérer stress au mieux leur stress.
Pour finir, je vous propose un exercice. L’idée, c’est de prendre un temps pour soi pour apaiser le stress et un temps avec eux. Comment ? En revenant à la respiration. Il s’agit de prendre 3 minutes, 3 fois par jour, par exemple le matin pour une bonne journée, lors d’une pause dans la journée puis le soir avant le coucher, pour inspirer et expirer. Il s’agit de prendre un temps pour inspirez et expirez pendant 3 minutes et observez ce qu’il se passe, déposez ce qu’il y a à déposer et ainsi vous pourrez apaiser le système nerveux par la pleine conscience.
A bientôt pour la suite ! N’hésitez pas à prendre contact pour toute question : https://www.annasyo.fr/contact/