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Helpless little girl near window. Abuse of children concept

Stress et Pervers Narcissique

Comme évoqué, dans le précédent podcast, il existe plusieurs niveaux de stress : la phase d’alarme, la phase de résistance et la phase d’épuisement.

Revenons sur le stress lié aux pervers (e) narcissiques.

Ce stress est dit « chronique ». Vous pouvez avoir le sentiment qu’il y a des phases d’apaisement mais dans les faits, il est la plupart du temps chronique.

C’est le propre même de ces profils de maintenir le stress mais il y a également un autre mécanisme inconscient en jeu : celui de vous prendre votre énergie. D’où l’appellation de « vampire énergétique ». C’est le propre même de ces personnes d’installer ce stress et le stress joue sur votre niveau d’énergie au vrai sens du terme, nous y reviendrons avec les neurosciences.

Dans la Perversion Narcissique : il est question de pouvoir et d’emprise, voire de pouvoir coercitif et cela passe par la pression permanente. 

I/ Quel est ce stress ? Comment se manifeste-t-il ?

Ce stress est insidieux. Vous ne vous y attendez pas. Pourquoi ? Parce qu’il relève de plusieurs mécanismes. Et les mécanismes varient constamment en fonction de vos réactions. N’oublions pas que cela se joue dans la relation et donc qu’il faut être deux : un agresseur et une victime.

Le stress s’exerce à travers le langage verbal et le langage non verbal. 

A/ Langage verbal : 

J’ai déjà abordé les techniques de communication du PN dans un précédent podcast, que je vous mets en lien mais déjà nous pouvons retenir qu’il utilise le mensonge, l’ambiguïté, la confusion qui installent déjà un stress via la communication.

En effet : 

  •  Il manie en permanence l’ambiguïté́. 

Le dialogue n’est pas possible. Ses réponses sont toujours floues de sorte que la victime est perdue. 

A une demande claire, nécessitant une réponse par un simple oui ou non, il n’y a pas de réponse claire possible afin de laisser la victime dans une parfaite confusion. 

Combien de parents me font part de leurs difficultés sur les inscriptions aux activités extra scolaires des enfants, pour les calendriers de congés, pour les week-end et moments de changement de garde, le lieu, les horaires, les affaires des enfants…

  • Il aligne des arguments parfois sans aucun rapport pour embrouiller l’échange, au point que la victime finit par ne plus savoir quel était le sujet de discussion. Exemple : La discussion porte sur les dates et horaires de congés pour obtenir un accord et débouche sur les vêtements des enfants qui manquent ou qui ne conviennent pas …
  • Il utilise régulièrement le mensonge. « Tu n’as rien compris », « je n’ai pas dit cela » …
  • Il culpabilise après un double discours. Il dit tout et son contraire. Exemple : Il autorise son enfant à regarder la Télé, lui donne même la télécommande puis d’un coup, dans la minute viendra lui crier dessus qu’il regarde la télé. Cela est évidemment source de stress pour l’enfant qui n’y comprend rien
  • Il utilise aussi l’injonction paradoxale c’est-à-dire qu’il donne deux consignes opposées dans un même discours pour obtenir ce qu’il veut de la victime sans qu’elle ne puisse faire appel à son libre arbitre. Prenons l’exemple d’un couple. La femme reproche à son mari que le couple va mal et que la communication ne fonctionne pas. Le mari propose alors de prendre du temps pour discuter ensemble ou de faire une thérapie de couple. La femme réagit alors par la colère en lui reprochant ce qu’elle vient de proposer. Le mari ne sait donc plus qui faire. La femme dit verbalement vouloir arranger les choses mais dans le fond ne le souhaite pas. Un autre grand classique après séparation : le PN demande à communiquer, dialoguer mais dans la réalité quoique la victime propose, cela déclenchera son rejet et refus.
  • Il utilise le questionnement sans fin pour contrôler la victime qui peut s’épuiser à répondre

Tous ces exemples, sont caractéristiques du type de communication verbale du PN qui amènent du stress. Mais le stress peut aussi résulter de la communication non verbale du PN.

B/ Le langage non Verbal du PN

Il comprend : les expressions du visage, les gestes et postures, le ton de la voix, la tenue vestimentaire comprenant l’habillement, la coiffure, le maquillage, le parfum, les silences et le toucher.

Stress et communication non verbale, du PN comment ça marche ?

  • Les expressions du visage sont importantes. Et dans les expressions, il y a un regard particulier…Ce regard noir.  Il y a la personne qui est là et apparaît à un moment donné ce regard spécifique du pervers, un regard fixe, noir, froid. Une personne me disait l’autre jour « il a fait son regard ».
  • Gestuelle et posture : parfois le PN n’arrive pas à contenir sa nervosité intérieure et celle-ci peut alors s’exprimer par le corps à travers des grimaces répétitives sur le visage qu’il ne peut contenir, des bruits de bouche, des sons qu’il ne semble pas pouvoir contrôler. Une victime face à cela, notamment un enfant, est bien évidemment sous stress car il ne comprend ce qui se passe. Manon un jour me disait « Pourquoi mon papa il fait cela ? Pourquoi mon papa il n’est pas comme les autres papas ? »
  • La tenue vestimentaire est également importante. N’oublions pas que le PN est avant tout dans l’apparence et à la recherche du regard extérieur. 
  • Le silence. Le PN use et abuse du silence et même il peut passer des cris à rien, des cris au silence total et ce dans la minute.

Le silence est un point clé utilisé par le PN. Une victime peut être sous le même toit avec un PN sans que le PN ne lui adresse aucun mot, aucun regard pendant plusieurs jours. Et cela rejoint l’idée de l’injonction paradoxale où des messages opposés sont donnés : un message verbal dit quelque chose et un message non verbal véhicule tout le contraire. Ici le silence dit l’indifférence puis tout d’un coup le PN se met à parler alors que le couple est à l’extérieur en présence d’autres personnes et dit « alors tu ne viens pas m’embrasser ? ».

  • Pour finir il y a le toucher. Le PN cherche et cherche toujours et encore l’autre. Il veut le provoquer et le pousser à bout. Il peut donc toucher régulièrement l’autre : le parent ou son enfant même si son enfant lui demande d’arrêter. Et même, plus l’enfant demandera que cela s’arrête, plus il continuera. 

Nous avons vu langage verbal et langage non verbal du PN. Pour finir parlons du comportement.

Le comportement, c’est ce besoin du PN d’être omniprésent à l’autre, la victime, par tous les moyens : présence physique, avec besoin de contact, présence par les appels, présence par les mails, les recommandés, présence par le fait de faire suivre ou de surveiller lui-même. Et cette présence inclue les absences et les silences qui font partie des techniques d’emprise.

La victime est alors sous stress et n’y comprend rien, prise dans la toile d’araignée. 

En Conclusion :

Tous ces mécanismes que ce soit le langage verbal ou non verbal sont source de stress. Un stress au départ, sous forme d’alarme puis de résistance pour finir par l’épuisement.  Cela peut également créer du psycho trauma. 

Pourquoi ? pour deux raisons : tout d’abord par leur nature même c’est-à-dire par tous ces mécanismes qui épuisent et vous pompent votre énergie. Mais aussi parce qu’ils sont impensables pour la victime. Elle ne comprend pas. Et elle n’imagine même pas que cela puisse exister.

II. Pour s’en sortir, que faire ?

Il me semblait important de vous les partager pour  

-les connaître : savoir c’est déjà un premier pas

-les repérer en prenant de la distance et en notant ce qu’il se passe

-en parler autour de soi (son entourage famililal, amical…) pour avoir du soutien

-s’ouvrir à l’aide car il est difficile de s’en sortir seul

Dans tous ces cas il est question de revenir à soi, de prendre soin de soi et de reprendre son pouvoir, son calme et son énergie pour aller vers quelque chose qui est plus juste pour vous.

A bientôt pour la suite ! N’hésitez pas à prendre contact pour toute question :