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Children concept. Child psychology. Small child's eyes close up.

Victimes de Pervers (e) Narcissique, s’en sortir : quelles sont les implications ?

Aujourd’hui je vous propose d’aborder une nouvelle thématique : s’en sortir, quelles en sont les implications ?

S’en sortir cela veut dire quoi ? quelles en sont les implications ? 

Comme nous l’avons dans le précédent article, une première étape pour s’en sortir, peut-être de se faire accompagner, en vue  de : 

-prendre soin de soi et de son enfant 

-mettre un terme à ce système du pervers narcissique afin de ne plus l’alimenter 

-et enfin : se déparasiter mentalement, physiquement, énergétiquement afin de reprendre sa souveraineté.

En conséquence, nous pouvons poser le fait que s’en sortir ce n’est pas chercher à changer le système du pervers ou l’autre, le pervers lui-même, ou la perverse car ce serait pure illusion et ce surtout avec un (e) pervers narcissique. 

S’en sortir, c’est se changer soi-même, reprendre son pouvoir, changer son regard sur la situation et aller vers autre chose de plus grand et plus beau.  

Revenons donc sur deux notions : 

S’en sortir c’est quoi concrètement ?

S’en sortir : quelles en sont les implications ?

  • I/ Pour commencer je propose de vous raconter une histoire pour illustrer ce que signifie s’en sortir

Partage du concept du Héros : le voyage du héros de Joseph Campbell. 

C’est quoi ? C’est considérer que la vie est un voyage initiatique, dans la recherche de sa propre quête. 

Il y a un point de départ : le héros vit, dans le respect des normes, au village, dans un environnement connu avec une famille, un travail dans un société …bref il est en sécurité et fait ce que l’on attend de lui. 

Un jour vient un appel et un besoin d’évoluer soit dans son travail, soit dans son couple, de déménager ou dans d’autres domaines encore… 2 réactions lui sont alors possibles, le rejet ou la fuite. C’est là que ses croyances limitantes vont s’activer et son mental sera à l’œuvre …bref il va se la raconter et s’inventer des excuses pour ne pas évoluer : c’est la faute de l’autre, c’est à cause de ce travail, etc etc… Il restera donc en place, cherchant à maintenir un équilibre qui n’est déjà plus là. On appelle ce mécanisme l’homéostasie : le système essaye de ne pas changer et de garder son équilibre. 

Puis, vient le moment où le héros prend conscience que la seule manière de s’en sortir, c’est d’évoluer et donc de quitter le village et de faire le voyage du héros car il est appelé pour quelque chose de plus grand. Un beau jour, il croise un mentor qui va l’y aider. C’est là qu’il accepte d’affronter les difficultés de la vie, qu’il fait des rencontres parfois néfastes mais grâce à son courage, le héros parviendra à rentrer en lui, à aller sur le chemin du cœur et à se « nettoyer » de ce qui le limite pour en sortir grandi. Le héros accomplit sa quête, se découvre de nouvelles ressources. Il a trouvé ses forces intérieures et ses alliés. Il finit par revenir au village mais grandit et transformé par son expérience. 

Comme nous le voyons, Il existe 3 attitudes possibles face à l’adversité : la fuite, le rejet ou l’acceptation d’évoluer. 

La vie est une expérience. Tant que l’expérience n’est pas comprise, elle se représente à nous. Nous sommes une âme incarnée venue expérimenter dans la matière, sur terre. Vient le moment où, à force d’expérimenter, l’âme réagit et demande à passer à autre chose.  Vient alors ce moment que l’on appelle l’éveil ou le réveil et ce fameux besoin de s’en sortir.

Cela peut prendre du temps. Mais vient à un moment ce déclic à l’intérieur, ce besoin de changement pour aller vers autre chose.

Carl Jung disait : « ceux qui n’apprennent rien des faits désagréables de leurs vies, forcent la conscience cosmique à les reproduire autant de fois que nécessaire, pour apprendre ce qu’enseigne le drame de ce qui est arrivé. Ce que tu nies, te soumet. Ce que tu acceptes te transforme ».

Dans notre situation d’un parent victime, confronté à un PN, si on transpose le voyage du héros à une relation avec un PN ; faire ce voyage, c’est sortir grandi de cette relation. Car en se faisant aider, le parent victime va mieux comprendre ce système et finalement faire un voyage intérieur et une merveilleuse quête de lui-même, qui lui permettra d’aller vers plus de conscience et plus de bonheur. 

  • II/ Quelles sont donc les implications pour s’en sortir ?

1/ Lorsque l’on veut s’en sortir, il nécessite déjà d’être dans l’ouverture et dans l’acceptation. 

L’ouverture et le cœur, à contrario du mental, permettent d’aller vers l’acceptation.

L’acceptation, vous pouvez dire accepter quoi ? 

-Accepter de voir, de regarder la situation en face : la relation perverse que je vis ou que mes enfants vivent, bien que en effet ce ne soit pas facile et pas agréable. Accepter de faire un pas de côté

-Accepter c’est chercher à comprendre et creuser sur le sujet avec au-dessus, ce sentiment que quelque chose ne va pas

-Accepter de rentrer en soi et d’aller dans son intériorité pour se rencontrer vraiment 

-Accepter de plonger dans ses émotions, dans ses blessures et dans sa part ombre car nous en avons tous une pour aller vers la lumière. Jung nous dit « ce n’est pas en plongeant dans la lumière qu’on devient lumineux mais en plongeant dans son obscurité »

-Accepter de voir pour aller sur le chemin de la conscience car « Tout ce qui ne vient pas à la conscience…ce qu’on ne veut pas savoir de soi-même…ce que nous évitons de reconnaître en nous-mêmes, nous le rencontrons plus tard sous la forme du destin. ». Chemin de la conscience puis celui de la transformation. 

-Enfin, accepter de sortir de l’illusion d’une zone de confort pour dépasser quelque chose : accepter de sortir de l’illusion par exemple que « cela va s’arranger » « il/ elle va changer… »

2/ La deuxième étape, c’est donc déjà de faire taire l’égo & le mental un moment pour s’en sortir et se permettre d’aller dans le cœur.  De l’égo au cœur. 

Faire taire l’égo c’est quoi ? C’est demander à son mental de se mettre en veille quelques temps. Pourquoi mettre l’égo sur off ? parce que comme dans le héro, l’égo, le mental met en place des défenses pour bloquer tout changement. L’égo vient chercher une sécurité illusoire. 

Des exemples de défenses : 

*Défense N°1 :  il peut y avoir une défense qui est : me faire accompagner ? C’est pas moi le problème c’est l’autre. 

Il s’agit d’une réaction de l’égo. Cela peut-être juste mais il faut comprendre que le PN ne changera pas : il change de tactique régulièrement pour maintenir son emprise mais intrinsèquement il est figé et rodé dans un système sur lequel il s’est construit depuis la plus petite enfance dont il ne veut pas sortir. 

*Défense N°2 : une autre réaction est possible qui est je suis victime et je reste figé dans tout ce qui ne va pas, dans les problèmes et dans un rôle de victimisation. S’installe alors une boucle dont on ne sort pas. 

Dans ces deux cas, tant que l’on reste coincé dans ces schémas, il n’y a pas d’évolution. Et « on ne se sent pas tout à fait à son aise tant qu’on ne s’est pas rencontré soi-même, tant qu’on ne s’est pas heurté à soi-même ; si l’on a pas été en lutte à des difficultés intérieures, on demeure à sa propre surface ». Carl Jung.

Il est donc ici intéressant de demander à l’égo de se mettre en pause, pour travailler sur soi, aller à l’intérieur de soi et mettre en lumière tout ce qui se passe en soi. 

3/ La troisième implication, c’est que la guérison nécessite du courage et de l’humilité. 

-Du courage car cela implique de sortir de l’état de peur, d’emprise dans lequel le PN vous a mis, vous et votre enfant. 

-Du courage pour accepter de se laisser traverser par les émotions et d’aller au plus profond de soi-même pour ensuite les dépasser et les transmuter.

-Du courage pour grandir et se faire passer en priorité en prenant soin de soi et de ses enfants

4/ La quatrième implication, c’est de se considérer en tant qu’être souverain et de prendre ses responsabilités. 

Je peux attendre de l’autre qu’il change, mais c’est encore être dépendant de l’autre et finalement rester dans l’illusion.

Prendre ses responsabilités pour s’en sortir, en tant que parent victime ou pour son enfant, 

*c’est voir que je peux bénéficier d’une aide extérieure spécialisée sur le sujet qui va m’aider à y voir clair dans ce système de perversion où je suis pris. 

*c’est prendre les devants pour avoir un regard externe, spécialisé et objectif qui va m’aider à faire le pas de côté dans ce système où je ne vois rien tant dans les mécanismes (triangle de Karpmas) que dans le mode de communication rodé du PN. 

*c’est enfin reprendre son propre pouvoir, être souverain et responsable de soi . Car c’est reprendre son pouvoir pour sortir de l’état de victime et pour aller sur le chemin du bien-être. 

  • III/ Pour une enfance protégée 

Pour une enfance protégée, s’en sortir, c’est aller sur le chemin du bien-être et permettre à votre / vos enfants d’avoir un parent aligné sur lequel il pourra s’appuyer. C’est répondre à un besoin qui lui est essentiel : le besoin d’amour certes et le besoin de sécurité. Il aura un parent sécurisé, ancré sur lequel s’appuyer. Finalement c’est lui faire le plus beau cadeau qu’un parent puisse faire. 

En conclusion : comme évoqué, 

S’en sortir implique : 

-Ouverture& acceptation

 -Courage & humilité

-Prendre ses responsabilités pour soi-même; prendre les devants pour aller vers la guérison puis le bien-être : la vôtre et celle de vos enfants

– Enfin c’est aller sur le chemin du cœur plutôt que celui de l’égo en faisant taire ses personnages

Pour aller plus loin sur ce dernier sujet, je vous propose de nous retrouver dans le prochain podcast avec le témoignage de Charlotte Hoefman 


Pour les malentendant·e·s, l’épisode est disponible en version sous-titrée sur Youtube